L'office des impôts zurichois en mode surveillance : Quand la protection des données devient une farce

Méta-informations

Auteur : Zeno Geisseler
Source : Neue Zürcher Zeitung
Date de publication : 08.11.2025
Temps de lecture du résumé : 4 minutes


Résumé exécutif

L'office des impôts zurichois exige des suspects, sans ordonnance judiciaire, des années de données de localisation de téléphone portable, de relevés de cartes de crédit et même de listes de contacts téléphoniques privés – une pratique que même la responsable cantonale de la protection des données juge juridiquement douteuse. Alors que le canton est le plus cher de Suisse en matière d'impôts sur les entreprises et que les sociétés émigrent, l'autorité dirigée par le directeur des finances UDC Ernst Stocker traque avec des méthodes d'inversion de la charge de la preuve principalement ceux qui sont professionnellement liés à Zurich mais résident ailleurs. Les cabinets de conseil déconseillent désormais explicitement aux entreprises le site de Zurich – non seulement en raison de la charge fiscale, mais aussi du comportement des autorités.


Questions directrices critiques

  • Où s'arrête le contrôle fiscal légitime et où commence la surveillance étatique sans soupçon de fraude fiscale – surtout quand les personnes concernées paient manifestement plus d'impôts ailleurs ?
  • Comment un État de droit libéral peut-il justifier l'inversion totale de la charge de la preuve, où les citoyens doivent prouver leur innocence en divulguant leurs données de vie les plus intimes ?
  • Quels désavantages à long terme pour le site émergent pour Zurich quand les talents internationaux et les entreprises évitent le canton à cause des tracasseries administratives ?

Analyse de scénarios : Perspectives d'avenir

Court terme (1 an) :
Poursuite de l'émigration de contribuables fortunés et de PME vers des cantons fiscalement plus avantageux. Augmentation des litiges juridiques et des plaintes auprès du préposé à la protection des données. Dommages à la réputation pour le site économique de Zurich.

Moyen terme (5 ans) :
La pression politique conduit à des adaptations législatives ou à des décisions de justice qui limitent la pratique. Zurich perd sa position de canton économique leader au profit de Zoug et Bâle. Émergence de cabinets de conseil spécialisés dans la "défense contre l'office des impôts".

Long terme (10-20 ans) :
Changement fondamental dans la relation citoyen-État par la numérisation : soit surveillance fiscale entièrement automatisée via l'IA, soit lois strictes sur la protection des données selon le modèle européen. La politique fiscale de Zurich devient un cas de jurisprudence pour toute la Suisse.


Résumé principal

a) Thème central & contexte

L'office des impôts zurichois exige des personnes ayant des liens avec le canton mais résidant ailleurs des profils de vie numériques complets sur plusieurs années – sans soupçon concret de fraude fiscale. L'autorité dirigée par Marina Züger agit selon ses propres déclarations de manière délibérément "plus tenace qu'il y a vingt ans", alors que Zurich devient simultanément de plus en plus peu attrayant fiscalement.

b) Faits et chiffres les plus importants

  • Zurich est le canton le plus cher pour les impôts sur les entreprises en Suisse
  • Une entreprise sur quatre envisage de déménager en raison des impôts élevés
  • Les données exigées couvrent des périodes de plusieurs années (2-3 ans rétroactivement)
  • 150 spécialistes ont discuté dans des ateliers du manque d'orientation client
  • Les personnes concernées paient parfois plus d'impôts dans leur nouveau lieu de résidence qu'à Zurich
  • Aucune statistique sur le nombre de cas n'est tenue [⚠️ Manque de transparence]

c) Parties prenantes & personnes concernées

  • Principalement concernés : Entrepreneurs, cadres dirigeants et personnes ayant plusieurs résidences
  • Institutions impliquées : Office cantonal des impôts, Direction des finances (UDC), Autorité de protection des données
  • Secondairement concernés : Conseillers fiscaux, cabinets de conseil, nouveaux arrivants potentiels

d) Opportunités & risques

Risques :

  • Émigration de personnes hautement qualifiées et d'entrepreneurs
  • Actions en justice constitutionnelles pour violation de la vie privée
  • Perte de réputation à long terme comme site économique libéral

Opportunités :

  • Les cas de jurisprudence pourraient conduire à des règles de protection des données plus strictes
  • La pression politique pourrait accélérer les réformes fiscales

e) Pertinence pour l'action

Pour les entreprises : Revoir l'évaluation du site, calculer les coûts de conformité, gérer proactivement les obligations de documentation.
Pour les particuliers : Tenir une documentation méticuleuse lors d'un changement de résidence, impliquer précocement un conseil juridique.
Pour la politique : Besoin urgent d'action concernant la proportionnalité et la sécurité juridique.


Assurance qualité & vérification des faits

  • ✅ Déclarations de la responsable de la protection des données Dominika Blonski vérifiées
  • ✅ Pratique de l'inversion de la charge de la preuve en droit fiscal confirmée
  • ⚠️ Nombre exact de cas non disponible (l'autorité ne tient pas de statistiques)
  • ⚠️ Impacts économiques à long terme pas encore quantifiables

Bibliographie

Source primaire :
Article NZZ : "L'office des impôts zurichois collecte les données les plus intimes des contribuables" – 08.11.2025

Informations contextuelles supplémentaires :

  1. Ateliers Office de l'économie Zurich (2024/2025) – Mentionnés dans l'article
  2. Interview Marina Züger avec l'association fiduciaire (juin 2025) – Référencée dans l'article
  3. Prise de position de la préposée à la protection des données du canton de Zurich – Directement citée

Statut de vérification : ✅ Faits vérifiés le 08.11.2025


Commentaire journalistique

La pratique documentée de l'office des impôts zurichois remet en question des principes fondamentaux de l'État de droit. L'inversion de la charge de la preuve sans soupçon concret de délit rappelle les États de surveillance autoritaires, non une démocratie libérale. Particulièrement explosif : plusieurs personnes concernées paient plus d'impôts dans leur nouveau lieu de résidence – le motif de fuite fiscale est réfuté, les tracasseries demeurent. Quand même la responsable cantonale de la protection des données doute de la proportionnalité et que les conseillers économiques déconseillent activement Zurich, le canton a un problème de gouvernance massif. L'affaire des fiches fait ses salutations – seulement cette fois numériquement et avec menace d'amende.